A propos de Niall Ferguson: Civilization: The West and the Rest, 2011. Traduit en français par Pascale-Marie Deschamps et publié sous le titre Civilisations (2014)[i]
Au cours des dernières décennies, N. Ferguson a publié des ouvrages essentiellement sur l’histoire financière mondiale. L’un de ses ouvrages a pour titre, dans sa traduction française : L’irrésistible ascension de l’argent[ii]. Son style et son langage sont marqués par des manières caractéristiques des tribuns que des plateformes de l’internet, telles que Youtube, ont propulsés au premier plan. Le propos rappelle les commentaires de journalistes qui couvrent l’activité économique du temps présent plutôt que les écrits des historiens au profil « classique ». Les données chiffrées abondent, ainsi que les comparaisons (entre revenus, ratios et parts des PIB par exemple) ainsi que des formules visiblement destinées à impressionner le grand public.
L’édition anglaise de Civilization comporte, sur la couverture et conformément à une tradition qui s’est généralisée dans le monde de l’édition anglophone, des éloges soutenus, dont l’un qualifie l’auteur d’ « historien le plus brillant de son époque », alors que d’autres soutiennent que le livre offre une « époustouflante histoire des six “idées géniales” qui ont permis à l’Occident de dominer le monde. » Un troisième souligne qu’il s’agit d’un « chef d’œuvre… Des faits fascinants surgissent à chaque page comme des feux d’artifice ».
En fait, la question qu’il se pose est pratiquement celle que s’était posée Chakib Arslan (1869 – 1946), juste inversée d’une façon qui reflète le contraste entre les perspectives de l’un et de l’autre. Pour C. Arslan, c’était « Pourquoi les musulmans se sont-ils attardés alors que les autres ont progressé ? » (1930) alors que pour N. Ferguson, c’est : « Pourquoi les Européens ont-ils dominé les autres [peuples, civilisations] de 1500 jusqu’à ce jour ? ». A part la question, les approches, arguments sont fortement contrastés, même s’ils semblent converger, du moins partiellement. Pour le réformateur musulman du début du XXe siècle, les musulmans auraient perdu les vertus essentielles que leur religion leur avait inculquées, alors que pour l’historien-star d’aujourd’hui, l’Occident aurait développé des vertus essentielles depuis le XVIe siècle qui se sont avérées terriblement efficaces pour dépasser et dominer tous les autres. L’apologétique est bien présente chez les deux, à l’état cru (avec une bonne dose de naïveté) chez le premier et une certaine légèreté chez ce dernier, qui désigne les six vertus ou dispositions des Occidentaux comme des « applications assassines » (killer-apps) que d’autres peuvent « télécharger ».
En fait, l’auteur propose-t-il une définition de l’Occident dont il est question ? « « L’Occident » est bien plus qu’une expression géographique. Il s’agit d’un ensemble de normes, de comportements et d’institutions aux frontières qui sont brouillés à l’extrême. »[iii] Toutefois, l’auteur inclut l’empire romain dans cet « occident » et en arrive à déborder l’argument principal de son ouvrage, comme nous allons le voir.
Au début et vers la fin de l’ouvrage, il énumère les six vertus qu’il traite en détail, en réservant un chapitre à chacune. L’Ouest a dominé le reste depuis 1500 jusqu’à aujourd’hui grâce à six « applications assassines » (en fait, des institutions ou des arrangements sociaux ou institutionnels) qu’il a développées et mises en œuvre :
- Ouverture et compétition
- Recherche scientifique
- Droits de propriété, représentation politique et souveraineté du droit
- Médecine moderne
- Société de consommation
- Ethique du travail
Pour illustrer le contraste entre l’Occident et ses rivaux il choisit, pour les premiers chapitres, des civilisations qui auraient, à des moments antérieurs, exercé une réelle suprématie à l’égard de l”Occident. On pourrait dire que, avec cet auteur, l’approche comparative est poussée aux extrêmes.
(1) Ainsi, au chapitre sur l’ouverture et la concurrence, il oppose la Chine d’avant 1500 à l’Europe occidentale. A cette époque la Chine était un vaste empire unifié et géré par une bureaucratie centralisée. Elle était bien en avance par rapport à l’Europe en matière de technologie. Toutefois, les usages pour lesquels l’avance technologique était mobilisée étaient bien différents. Un amiral a été chargé à l’époque d’équiper une flotte de 61 bâtiments de diverses tailles, pour les remplir des produits les plus sophistiqués de la Chine à l’époque, des soieries, faïences et divers gadgets, pour aller les montrer dans les contrées voisines, depuis Singapour jusqu’à Jeddah, en vue d’obtenir la reconnaissance de la supériorité de la Chine et de la puissance de son empereur. Lorsque des Européens se sont présentés par la suite avec des produits comparables, ils ont été priés de rebrousser chemin, car le pays avait déjà ses productions et n’avait aucun besoin de savoir ce que les autres avaient produit.
En revanche, l’Europe était fragmentée à l’extrême et ses composantes se livraient une concurrence sans merci, prenant parfois la forme de confrontations directes et, parfois, des formes de courses folles, à qui arriverait le premier, à qui ferait mieux : « […] La fragmentation politique qui caractérisait l’Europe empêchait la création de tout ce qui aurait pu ressembler à l’empire chinois. Elle a également poussé les Européens à chercher des opportunités économiques, géopolitiques et religieuses dans des terres lointaines. On aurait pu penser que c’était un cas de « diviser pour régner » – sauf que, paradoxalement, c’est en étant divisés eux-mêmes que les Européens ont été en mesure de dominer le monde. En Europe « petite taille allait de pair avec beauté » (Small is beautiful), parce que cela produisait de la concurrence – concurrence non seulement entre les États, mais à l’intérieur des États. […] Officiellement, Henry V était roi d’Angleterre, du pays de Galles et même de France, qu’il a réclamée. Mais en fait, sur le terrain, dans l’Angleterre rurale, le pouvoir réel était entre les mains de la grande noblesse, les descendants des hommes qui avaient imposé la Magna Carta au roi John, ainsi que de milliers de propriétaires terriens et d’innombrables corporations, cléricales et laïques. L’église n’était pas sous contrôle royal avant le règne d’Henri VIII. Les villes étaient souvent auto-gouvernées et, plus encore, le centre commercial le plus important du pays était presque autonome. L’Europe n’était pas seulement composée d’États ; elle était aussi composée de corps indépendants : aristocrates, ecclésiastiques et citadins».
Le contraste entre les deux pousse l’auteur à se poser la question suivante : « […] La Chine aurait-t-elle été, en quelque sorte, victime de son propre succès – coincée dans un « piège d’équilibre supérieur » par la capacité de ses cultivateurs à fournir à un grand nombre de personnes juste assez de calories pour survivre ? »[iv]
(2) S’agissant de la recherche scientifique, l’exemple proposé est le monde de l’islam, parti favori dans ces domaines, mais qui se serait laissé dépasser par l’Europe par la suite. L’auteur reconnaît que la première institution d’enseignement supérieur (La Qarawiyyin) a été fondée à Fès en 859 et que des musulmans comme al-Khwarizmi (780-850) et Ibn al-Haytham (965-1040) ont été les pionniers dans l’application de méthodes d’observation, d’expérimentation et de déduction adoptées par la suite en Europe et ailleurs.
Toutefois, les théologiens, tenus pour détenteurs suprêmes du savoir, ont réussi à étouffer tout esprit favorable à la recherche libre, alors que leurs équivalents en Europe n’ont pas pu avoir le même effet. « On peut dire que la révolution scientifique a commencé avec des progrès presque simultanés dans l’étude du mouvement planétaire et de la circulation sanguine. Mais le microscope de Hooke a emmené la science à une nouvelle frontière en révélant ce qui était jusqu’ici invisible à l’œil humain. Micrographia, [Ouvrage publié par Robert Hooke en 1665] était un manifeste pour le nouvel empirisme, un monde bien éloigné de la sorcellerie de Faust. »[v]
La supériorité que l’Europe a atteint à l’égard du monde musulman était une conséquence directe de l’application des avancées scientifiques à la fabrication et l’usage des armes, ainsi qu’à l’adoption de la raison en matière de gouvernance. « À y regarder de plus près, cette supériorité était elle-même fondée sur l’amélioration de l’application de la science à la guerre et de la rationalité à la gouvernance. Au XVe siècle, […] la concurrence politique et économique avait donné à l’Occident un avantage déterminant sur la Chine. Au XVIIIe siècle, son avantage par rapport à l’Orient était fondé autant sur la puissance intellectuelle que sur la puissance de feu. »[vi]
Si de tels progrès n’ont pas été suivis dans le monde musulman, c’est que l’islam aurait une présence trop grande dans les sociétés musulmanes. On pourrait se demander, de la même manière que pour le cas de la Chine, si le monde musulman n’aurait pas également été victime de son propre succès, bloqué dans un équilibre particulier où, pensait-on, des vérités ultimes sur le monde et l’histoire sont atteintes et ne peuvent être remises en question.
(3) Au troisième chapitre, sur le droit de propriété, la représentation politique et la souveraineté du droit, la comparaison est proposée entre deux versions rivales de la civilisation occidentale, celle qui a émergé en Europe du Nord (Grande-Bretagne) et celle de l’Europe du sud, Espagne et Portugal. En effet, « […] pour de nombreux historiens, la découverte des Amériques (y compris les Caraïbes) est la raison primordiale de l’ascendant de l’Occident. Sans le Nouveau Monde, a-t-on affirmé, « l’Europe occidentale serait restée une petite région arriérée d’Eurasie, dépendante de l’Orient pour les transfusions de technologie, les transmissions de la culture et les transferts de richesses. [… En fait,] la véritable signification de la conquête et de la colonisation des Amériques est qu’elle constituait une des plus grandes expérimentations en histoire : prendre deux cultures occidentales, les exporter et les imposer à un large éventail de peuples et de terres, les Britanniques du Nord, les Espagnols et les Portugais du Sud. Et voir ensuite qui fait mieux. »[vii]
Encore une fois, c’est une idée qui a fait la différence entre les deux, une idée sur la manière dont les peuples devraient se gouverner eux-mêmes.
« Contrairement aux Ottomans, [Les ibériques] ont été parmi les premiers participants à la Révolution scientifique. Au lieu de cela, c’était une idée qui a fait la différence essentielle entre l’Amérique britannique et l’Amérique ibérique – une idée sur la façon dont les gens devraient se gouverner eux-mêmes. Certaines personnes font l’erreur d’appeler cette idée « démocratie » et d’imaginer que n’importe quel pays peut l’adopter simplement en organisant des élections. En réalité, la démocratie était le point culminant d’un édifice qui avait pour fondement l’État de droit – pour être précis, le caractère sacré de la liberté individuelle et la sécurité de la propriété privée, assurée par un gouvernement constitutionnel représentatif. […] Cela signifie une société fondée sur les opinions de ses membres. Cela signifie que la violence, la règle des guerriers et des chefs despotiques, les conditions des camps et de la guerre, des émeutes et de la tyrannie, donnent lieu à des parlements où des lois sont faites, et à des tribunaux de justice indépendants dans lesquels ces lois sont mises en œuvre pendant de longues périodes. Que dans la civilisation – et sur son sol – se développent continuellement la liberté, le confort et la culture. »[viii]
(4) En ce qui concerne la médecine moderne, son apparition et ses effets, la comparaison n’est plus entre deux civilisations rivales. L’auteur procède principalement par une évocation de l’entreprise coloniale de Européens en Afrique et ses conséquences, qu’on peut ressentir jusqu’à aujourd’hui. La nature dans l’Afrique subsaharienne présentait un réel et important défi aux colonisateurs, en raison de maladies inconnues dans leurs contrées d’origine. Ils ont dû mobiliser toute leur ingéniosité pour trouver des remèdes aux maladies et pour pouvoir poursuivre leurs « missions civilisatrices » dans les colonies. L’allongement de l’espérance-vie qui en est résulté (atteignant souvent le double de ce qu’elle était avant le seizième siècle) est ressenti autant dans les métropoles que dans leurs ex-colonies.
(5) Arrivé à la cinquième idée géniale, la société de consommation, l’auteur évoque les débuts d’une tendance apparue en Europe dès le début de l’ère industrielle, à savoir le désir d’acquérir des vêtements en quantités bien plus grandes que les besoins réels, avant d’en venir à la fascination que ce mode d’opérer a exercée sur les populations d’Europe de l’est, dominée à l’époque par l’idéologie communiste. Là encore, on a affaire à deux versions de la civilisation européenne, qui se lancent dans une intense rivalité avant que, encore une fois, l’Europe occidentale l’emporte sur l’autre. Là le facteur dominant a été le comportement des populations des pays de l’Europe de l’est qui aurait mis à mal le modèle d’économie planifiée mis en œuvre. « Bref […], ce que les gens portent [comme habits] est important. Les deux grands pas en avant économiques de l’Occident – l’évolution industrielle et la société de consommation – portaient en grande partie sur les vêtements : d’abord les rendre plus efficaces, puis les porter plus rapidement. […] la société de consommation occidentale a-t-elle un antidote au voile [islamique] aussi efficace que le bluejean l’était autrefois pour les pyjamas maoïstes ? »
Il évoque dans ce chapitre la montée des nationalismes ainsi que les effets dévastateurs des idéologies auxquelles ils ont donné naissance : « Dans sa contribution à une critique de la philosophie du droit de Hegel, Marx avait qualifié la religion d’« opium du peuple ». Dans ce cas, le nationalisme devrait être considéré comme la cocaïne des classes moyennes. »[ix]
(6) Enfin, avec la dernière « idée géniale », l’éthique du travail, l’auteur reprend la thèse de Max Weber, expose l’idée qui se serait implantée dans l’esprit des adeptes des églises réformées, et qui relie le travail intense et la réussite dans la constitution du capital à la foi religieuse. Un tel tournant dans le comportement aurait produit, en tant que conséquence imprévue ou non attendue, le capitalisme moderne, où l’épargne jouait un rôle important. Par la suite, il constate que l’Europe et ses extensions (Amérique du nord, Australie, Nouvelle Zélande) sont passées vers un capitalisme sans épargne, exposant les économies à des crises d’un type nouveau, comme celle de 2008.
Tout au long des derniers chapitres, une question revient d’une manière intermittente : la période de domination de l’occident sur les autres est-elle en train de se terminer ? Quel sera l’état du monde et quelle sera la place de l’occident lorsque les autres civilisations auront « téléchargé » les applications assassines ? La crise financière de 2008 constitue pour lui une source de préoccupation majeure, puisqu’en fait, le fonctionnement des marchés financiers et l’endettement des Etats est fondé sur l’idée que les générations futures auront la charge de « payer la facture » du mode de vie et de consommation des générations présentes. Une idée qu’il a développée dans des conférences données en 2012[x].
A mesure qu’on avance dans la lecture de l’ouvrage, on est impressionné par la quantité de données réunies et organisées. Toutefois, le foisonnement est tel que le fil conducteur semble parfois perdu de vue. Ainsi par exemple dans le chapitre sur la médecine moderne on retrouve des données qui clairement appartiennent à d’autres chapitres. De même, on peut relever certaines contradictions (ou indécision de l’auteur ?) : l’éthique protestante est invoquée, puis réfutée puis tenue pour une donnée… L’idée d’un travail fini à la hâte n’est pas loin : l’auteur n’-t-il pas eu le temps de mettre de l’ordre dans les données qu’il a réunies ?
Par ailleurs, l’auteur ne cache pas sa fierté d’être écossais, et donne libre cours à des critiques familières, ayant parfois pris la forme de stéréotypes, dans le monde anglo-saxon à l’égard du monde musulman, de la Chine, de la France… La dérision à l’égard des voies empruntées par les Français au cours de leur histoire (révolutions, campagnes napoléoniennes etc.) et à l’égard de la « mission civilisatrice » de la France dans ses colonies se situe dans le droit prolongement de sentiments répandus et bien ancrés dans les esprits outre-Manche.
Dans les quelques occasions où il propose quelque semblant d’autocritique, ses propos restent bien dans les limites du politiquement correct dans l’Occident contemporain, comme lorsqu’il se demande, par exemple : « Comment, alors, résoudre ce paradoxe au cœur de la civilisation occidentale – que la révolution la plus réussie jamais faite au nom de la liberté ait été une révolution faite dans une mesure considérable par les propriétaires d’esclaves, à une époque où le mouvement pour l’abolition de l’esclavage était déjà bien parti des deux côtés de l’Atlantique ? »[xi]. Cela ne l’empêche pas de pousser le propos plus loin en suggérant, dans une note de bas de page, un avantage génétique comme explication du nombre exceptionnellement important de juifs dans diverses distinctions attribuées en Occident.[xii]
C’est vers la fin de son ouvrage que l’auteur révèle ce qui semble être le fond de sa pensée, en citant un chercheur chinois : « On nous a demandé d’examiner ce qui représentait la prééminence de l’Occident dans le monde entier … Au début, nous pensions que c’était parce que vous aviez des armes plus puissantes que les nôtres. Ensuite, nous avons pensé que c’était parce que vous aviez le meilleur système politique. Ensuite, nous nous sommes concentrés sur votre système économique. Toutefois, au cours des vingt dernières années, nous avons réalisé que le cœur de votre culture est votre religion : le christianisme. C’est pourquoi l’Occident a été si puissant. Le fondement moral chrétien de la vie sociale et culturelle a été ce qui a rendu possible l’émergence du capitalisme, puis la transition réussie vers la politique démocratique. Nous n’avons aucun doute à ce sujet. »[xiii]
En conclusion, il faut bien reconnaître que ce livre offre plein de leçons. La moisson de données chiffrées, de rappels de faits précis constitue, malgré le foisonnement et parfois un peu de désordre, des éléments à garder en mémoire, à vérifier et peut-être à travailler davantage. Toutefois les thèses de l’auteur sont loin de convaincre. Aligner des faits en quantité, proposer quelques schémas simples, constituent peut-être un premier pas dans le travail à faire, mais sont loin de satisfaire le besoin de vraiment comprendre. D’autres historiens ont pensé les mêmes évolutions en termes d’émergence de la modernité et se sont posé des questions sur le fait que les tournants qu’on lui attache se sont produits en Europe et pas ailleurs[xiv]. Inverser les termes du problème et partir de la question pourquoi c’est l’Europe qui a dominé les autres plutôt que l’inverse (ou « Pourquoi les musulmans se sont attardés alors que les autres ont progressé ») n’est pas l’approche qui pourrait bénéficier au mieux du label d’historique au sens qu’on l’entend aujourd’hui.
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[i] Dans ces pages, nous nous référons à l’édition originale en anglais. Les citations reproduites sont traduites par nous-même. Je voudrais adresser ici mes remerciements à Melle Maroua Cherkaoui, doctorante à la Faculté des sciences de l’éducation, Université Mohammed V, pour son aide dans la préparation à la publication de cet article.
[ii] La version originale a pour titre The Ascent of Money
[iii] Ibid, p. 15
[iv] p. 10
[v] p. 54
[vi] p. 57
[vii] p. 97
[viii] pp. 97-98
[ix] p. 212
[x] The BBC Reith Lectures 2012: https://www.bbc.co.uk/blogs/radio4/2012/06/reith_lectures_1.html
[xi] p. 128
[xii] « Le rôle des juifs dans la vie intellectuelle occidentale au XXe siècle – en particulier aux États-Unis – était en effet disproportionné, suggérant un avantage génétique autant que culturel. Représentant environ 0,2 pour cent de la population mondiale et 2 pour cent de la population américaine, les Juifs ont gagné 22 pour cent de tous les prix Nobel, 20 pour cent de toutes les médailles Fields pour les mathématiques et 67 pour cent des médailles John Clarke Bates pour les économistes de moins de quarante ans. Les Juifs ont également remporté 38 pour cent des Oscars du meilleur réalisateur, 20 pour cent des prix Pulitzer pour la non-fiction et 13 pour cent des Grammy Lifetime Achievement Awards. » p. 235.
[xiii] Ibid, p. 287
[xiv] Marshall Hodgson, Rethinking World History (1993). Voir à ce sujet le chapitre intitulé « L’histoire comme entreprise radicale », in A. Filali-Ansary, Réformer l’islam ? Une introduction aux débats contemporains (2002)