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Effet des rituels matinaux sur la santé mentale positive

RESUME

L’objectif de cette revue bibliographique est d’étudier la relation entre le concept du rituel et celui de la santé mentale positive. Autrement dit, vérifier si la pratique des rituels matinaux peut influencer positivement la santé mentale des individus. La pratique des rituels, facilite le développement d’une identité forte et fière, ce qui va permettre à ces derniers à parvenir à la fois, à augmenter leurs bien-être et à obtenir la reconnaissance des autres. Les résultats des recherches scientifiques et de la psychologie positive ont montré que les personnes matinales sont corrélées significativement avec la santé mentale positive. Malgré le manque des investigations sur les effets des rituels matinaux sur la santé mentale positive, les études disponibles, associent le réveil matinal et la pratique de certains rituels positifs et ont montré d’une manière indirecte, que les personnes « lève tôt » ont une santé mentale plus florissante. Pratiquer certains rituels matinaux notamment méditation, yoga, faire du sport, planifier l’agenda, etc., diminue la dépression et améliore la santé mentale positive.

Introduction

Selon Goffman (1973)[1], un rituel est un acte formel et conventionnalisé par lequel un individu manifeste son respect et sa considération envers un objet de valeur absolue, à cet objet ou à son représentant. Les rituels interviennent dans de nombreux moments de la vie et dans des circonstances très diverses puisqu’ils apparaissent autant dans le domaine social (à travers les grandes cérémonies) que dans la sphère privée; et qu’ils peuvent aussi bien relever du sacré que du séculier dans les grandes manifestations politiques ou sportives comme dans les relations quotidiennes (Picard, 2016)[2].

Tout le monde connait bien le dicton « Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt ». La célèbre phrase, que l’on doit à Benjamin Franklin (1730), qui traduit la citation d’origine « Se coucher tôt et se lever tôt fait l’homme sain, riche et sage. » : « early to bed and early to rise makes a man healthy, wealthy, and wise), mais bien avant lui, sept siècles avant, le Messager de Dieu Mohamed (SAW) nous a recommandé de se lever tôt, si tôt pour répondre à des besoins importants et nécessaires. En effet plusieurs personnes qui réussissent le mieux se réveillent tôt notamment Mahatma Gandhi, Nelson Mandela et Thomas Edison, Oprah Winfrey…etc., Plusieurs études scientifiques ont montré que gagner une heure supplémentaire chaque matin vous procure plusieurs bénéfices. A savoir le sentiment de bien-être, l’efficacité et la bonne humeur, vu le réveil matinal peut nourrir l’esprit, soigner le corps et améliorer le caractère. Effectivement, la réalisation d’une journée de travail ultra productive pour chaque personne, nécessite l’accomplissement de certains rituels.

Dans notre recherche, nous allons se limiter aux rituels de la sphère privée et surtout les rituels matinaux. L’objectif de cet article est de fournir un éclairage sur des questions fondamentales concernant le thème de rituels matinaux les plus importants qui permettent à l’individu d’être plus performant, d’avoir une santé mentale positive, saine et équilibrée, ainsi répondre à certaines interrogations qui nous interpellent notamment : les rituels matinaux ont-ils un impact positif sur la santé mentale et le bien-être ? Quelles sont les rituels matinaux les plus influents positivement sur l’individu ?

1. Définitions de Concepts

Rituels

Les termes « rite », « rituels », par une tradition ne sont pas faciles à définir, car ce sont des concepts transdisciplinaires que l’on rencontre chez les ethnologues, les sociologues, les psychologues sociaux, les psychanalystes, les éthologistes, etc., sans parler du sens commun qui en fait parfois un usage… exagéré.  Pour aboutir à une définition un peu consistante et spécifique, il faut d’abord évoquer le sens de ces termes dans ces diverses disciplines (Maisonneuve, 1999)[3].

En sociologie et en ethnologie, les rituels sont définis comme un ensemble de pratiques prescrites ou interdites associées à des croyances, cérémonies et célébrations des fêtes magiques ou religieuses selon la dichotomie du sacré et du profane. Ces pratiques ont suscité un intérêt majeur soit au niveau de l’observation ou de l’interprétation de la part des chercheurs français comme Durkheim, Bourdieu, Lévi-Strauss, etc. ; ainsi que les chercheurs Anglo-Saxons tel que Mead, Goffman, Frazer, Turner ; etc.

De plus, l’anthropologiste Fellous (2001)[4], dans « À la recherche des nouveaux rites », focalise ces recherches sur les nouveaux rites qui se différencient de plus en plus de la définition classique. Pour elle, les individus recherchent une assise à travers le rite qui permet de créer un marquage dans leurs vies. Cette nouvelle vision du rite permet de chercher le sacré, sans le sacrement. Autrement dit, être en quête à la conservation des fondements du rite de passage tout en prenant une distance des instances religieuses (Fellous, 2001, p 224)

Quant à la psychanalyse, même si elle reconnait la fonction collective des rituels, elle concentre plus ces recherches sur leurs formes et à leurs fonctions privées, car l’individu adopte dans des situations normales comme l’alimentation par exemple, certains rituels d’une manière compulsive et obsessionnelle, avec beaucoup de répétition. Par contre, la psychologie sociale a orienté son attention sur l’étude de la dimension interactionnelle d’une ritualité qui concerne certains aspects de la vie quotidienne, en s’attachant au sens vécu et au niveau de conscientisation des conduites chez les acteurs sociaux (Maisonneuve, 1999, p20).

Les premières approches des rites et des rituels se sont focalisées sur les dimensions strictement religieuses et sacrées du phénomène, or la pratique des rituels profanes reste très limitée dans l’espace. Par exemple, les pratiques de présentation et représentation du corps, d’introduction de simples gestes, de nutrition dans un cérémonial, d’organisation des jeux de la vie enfantine, de marquage d’une institution ou d’une organisation par des actions répétitives et solennelles constituent des formes discrètes d’une certaine ritualisation du quotidien (Picard, 2016, p 270). Dans le langage courant, les notions de rite et de rituel sont souvent confondues. Dans le contexte des sciences humaines, il n’existe pas de réel consensus quant à la définition de ces deux notions. Le terme de rite vient du latin ritus, qui désigne un culte ou une cérémonie religieuse, plus largement une coutume. C’est ce double sens, large ou restreint, que l’on retrouve dans le langage courant. Selon Maisonneuve (1999, p 4), on ne peut guère distinguer entre les deux termes, tout au plus le terme de rituel peut-il désigner un système de rites dont ceux-ci sont les composants ?

C’est pour cette raison, nous avons choisi dans cet article, de privilégier le terme rituel qu’on définit comme une répétition d’occasion et de forme, plein de sens, codifié, réglé et le fait de respecter ces règles, assure l’efficacité du rituel.

La santé mentale

Selon l’OMS (2001)[5], la santé mentale est un « état de bien-être qui permet à chacun de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès et de manière productive, et d’être en mesure d’apporter une contribution à la communauté». La santé mentale serait donc un moyen d’épanouissement tant intellectuel qu’affectif, ainsi que de trouver et de maintenir sa place dans la vie sociale, scolaire et professionnelle. Pour la société, elle favorise le bien-être, la solidarité et la justice sociale. D’autre part, une mauvaise santé mentale entraîne toutes sortes de pertes, de coûts et de charges pour les individus et les instituts sociaux. Cette santé mentale est influencée par les conditions de vie, les valeurs collectives dominantes et les valeurs individuelles. La santé est donc un concept non figé, qui se présente comme un processus dynamique et continu en constante évolution qui permet à une personne d’exploiter au mieux son potentiel et ses capacités au quotidien (Valette ,2005)[6]. Autrement dit, un idéal atteignable, une sorte de conquête plus qu’un don de la nature, car les individus sont constamment à la recherche de l’équilibre entre maladie et santé idéale. Effectivement la santé mentale complète, combine un niveau élevé de symptômes de bien-être, émotionnel, psychologique et social, ainsi que l’absence de maladies mentales récentes (Keyes et Lopez,2002)[7].

Pour le courant de la psychologie positive, il soutient l’idée que la santé est un concept qui doit être abordé par l’intégration de composantes à la fois négatives et positives (Seligman, 2008)[8]. Cette dernière composante fait référence à la santé mentale positive, qui dépend de la capacité d’une personne à avoir un regard positif sur soi, l’aptitude à prendre soin des autres, l’ouverture aux idées nouvelles et aux autres, la créativité, l’esprit constructif et l’aptitude à aimer (Jourard et Landsman,1980) cité par Magen (1985)[9]. En effet, avoir une bonne santé mentale fait référence à cette capacité de résilience et à se sentir suffisamment en confiance pour s’adapter et accepter une situation inchangeable ou pour travailler à la modifier si possible. Aborder la santé mentale équivaut à identifier ces deux pôles opposés d’un même état : les troubles mentaux et la santé mentale positive. Malgré cette bi-dimensionnalité de la santé mentale, ces deux concepts forment deux états distincts mais liés.

Certains des auteurs s’accordent à dire que la santé mentale positive est un phénomène multidimensionnel caractérisé par la présence d’émotions positives (hédonisme) et de hauts niveaux de fonctionnement (eudémonisme). En effet, Westerhof et Keyes (2010)[10] proposent que la santé mentale positive, se compose de trois volets, le bien-être émotionnel (un sentiment de joie et de satisfaction à l’égard de la vie), le bien-être psychologique (activité individuelle positive en termes d’épanouissement personnel) et bien-être social (activité sociale positive). Alors que pour Kovess-Masfety (2010)[11],la santé mentale positive comprend plusieurs dimensions notamment le bien-être, sentiment de bonheur et/ou de réalisation de soi, personnalité, capacité de faire face aux difficultés, optimisme, résilience, estime de soi et l’impression de maîtriser et contrôler sa vie. Focaliser sur la santé mentale positive donc, veut dire fixer l’attention sur les aspects mentaux positifs d’une personne et son potentiel de croissance, tels que les forces et les capacités, le bonheur, des qualités telles que la responsabilité, le courage, les ressources matérielles et sociales qui les favorisent, etc.

2. Importance des rituels au quotidien

Sans les repères qu’offrent les rituels, nous sommes perdus dans un monde vide de sens, car les rituels valident l’identité d’une personne ou d’un groupe de personnes, comme par exemple le rituel de passage à l’âge adulte. En effet, les rituels jouent un rôle important dans la construction de l’identité de l’individu, de plus le rite et les rituels constituent le ciment des groupes humains ; ils donnent le cadre qui va permettre de marquer d’une façon stable les passages importants de la vie avec leur entrée et leur sortie (Mead ,1972), citée par (Coles, 1973)[12]. Ils vont manifester les racines du groupe et l’appartenance de chacun à ses racines (Solomon et al 2012)[13]. Par ailleurs, Cyrulnik (2013)[14] a confirmé (lors d’une interview) cette théorie puisqu’il a écrit : « le rituel aide à la construction de l’identité », ce qui suppose que tout rituel est un élément essentiel au forage de l’identité, grâce au sens et à la représentation qu’il fait du rituel. Ainsi, sa pratique qui facilite le développement d’une identité forte et fière, sera bâtie sur un noyau central vaste et solide, ce qui va permettre à parvenir à la fois, à réaliser leur désir d’épanouissement personnel et à obtenir la reconnaissance des autres. Ce sont ceux qui parviennent à concilier l’exigence de «vivre sa vie » avec celle de « gagner sa vie » (Bajoit, 2013)[15].

Par contre il existe un grand nombre de personnes qui ont recours aux rituels par peur ou superstition, alors qu’évoluer vers une vie sans peur, une vie plus équilibrée nécessite une pratique des rituels avec une intention particulière, car cette intention est la seule qui va créer l’énergie du rituel et lui donner son caractère. Même si nous ne connaissons pas la symbolique des gestes que nous accomplissons, à partir du moment, où nous avons une intention, ceux-ci seront sacrés et nous apporteront beaucoup de bien-être durant le déroulement du rituel. En outre, l’intention sera le guide durant le rituel surtout si elle est connectée à nos émotions et alignée avec soi. En plus, l’intention et l’attitude sont considérées des boussoles qui orientent vers le bon chemin et nous ramènent à l’essentiel pour nous et pour notre développement personnel. En général, les rituels se réfèrent dans un premier temps à des rituels déjà existants ou du moins à des éléments rituels existants qui se trouvent agencés autrement dans de nouveaux rituels. La majorité de ces rituels ont une dimension historique qui les constitue.

Par ailleurs, les hommes qui accomplissent un rituel se réfèrent la plupart du temps à un rituel déjà existant (Jeffrey et Roberge, 2018)[16] . Néanmoins, cela ne signifie pas que les rituels se réfèrent uniquement au passé et qu’ils seraient donc conservateurs, au contraire, l’orientation de laboussole peut être modifiée afin de découvrir de nouveaux rituels capables de nous tirer vers des sommets jamais crus les atteindre.

Enfin, se réapproprier nos rituels, signifie déposer une intention, avec beaucoup de conscience, qui nous offre la possibilité d’une connexion entre la vie matérielle et le subtil, une connexion vitale pour l’équilibre psychique. Le rituel est donc un repère qui nous aide à la construction de notre identité unique. L’objectif de chaque individu est de trouver un sens à sa vie, ce sens ne peut exister que si on passe par la création de certains rituels, qui vont nous permettre après d’instaurer dans notre quotidien, un espace sacré. Un pont qui nous relie au divin et à l’universel.

Effectivement, chaque individu son objectif fondamental dans la vie est de créer cet espace sacré qui va lui procurer le bonheur, la joie, l’amour et la santé, ainsi mener une vie pleine de sens. Pour revendiquer cette vie, il est important de connaître nos propres rituels, et poser la question suivante : les rituels matinaux permettent-ils d’améliorer la santé mentale de l’individu et donc développer une vie personnelle et professionnelle ?

3. La relation entre les rituels matinaux et la santé mentale positive

Dans une ère où le rythme de vie est accéléré, l’urgence est devenue imposante, ces gestes répétés en conscience peuvent être un moyen de ralentir le rythme et de se déconnecter du monde et de vivre un instant avec soi. Pour y arriver, les chercheurs conseillent de se réveiller à l’aube afin de pratiquer certains rituels principaux ; qui procurent le sentiment de bien-être personnel et améliorent la santé mentale positive. En effet, Une étude effectuée il y a dix ans a montré, que les personnes de type matinal, appelées “Alouettes”, arrivent à avoir des niveaux plus élevés d’émotion positive par rapport aux personnes de type soir, appelées “Hiboux” Biss et Hasher (2012)[17]. De plus, les adultes plus âgés étaient plus susceptibles d’être du type matinal que les adultes plus jeunes (May et Hasher, 1998)[18]; Mecacci et al., 1986)[19]. Cette étude a confirmé donc que les personnes de type matinal se sentent plus heureuses que les personnes de type soir. En outre, ces résultats ont montré que La ‘matinité’ était associée à de plus grandes émotions de bonheur dans les deux groupes d’âge. En général, le facteur principal clé de la santé mentale, physique et du bien-être reste le sommeil. Il convient de souligner que suivre une hygiène de sommeil, de respecter l’horloge biologique et dormir suffisamment peut constituer un élément indissociable pour garantir une journée positive et efficace.

En outre, Une étude menée également, a affirmé la crédibilité du diction « le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt ». Car se réveiller une heure plus tôt pourrait réduire le risque de dépression de 23%, ce qui pourra affecter la santé mentale des individus. Ces résultats confirment l’existence d’un lien positif et significatif entre le sommeil et l’humeur, autrement dit, plus l’horloge biologique de sommeil est respectée, plus la bonne humeur est garantie ( l’Université du Colorado à Boulder et du Broad Institute , 2018)[20]. Dans ce sens, certaines études ont confirmé que les « lève-tôt » étaient jusqu’à 27% moins susceptibles de développer une dépression dans les quatre ans que les « nocturnes » et que les personnes matinales sont associées positivement à une meilleure santé mentale (Vetter et al, 2018)[21], (Jones et al ,2019)[22].

Ces études prouvent que le réveil matinal est un facteur clé de la santé mentale positive et du succès pour les individus « lève-tôt » à condition de le lier à la pratique de certains rituels matinaux. Effectivement, se lever tôt permet de développer une meilleure discipline, de favoriser la concentration et de faire le plein d’énergie avant de se lancer dans une longue journée de travail (Vanderkam ,2013)[23]. Or se lever tôt et quitter le lit à 5 heures, voire 4 heures du matin, peut se révéler pour certains individus très difficile même impossible, pourtant le rendre un rituel peut s’avérer plus bénéfique pour la santé mentale. Néanmoins, le succès ne dépend pas de l’heure de réveil, mais de ce que chaque individu projette de faire, après chaque nuit de sommeil. De plus, Vanderberkam (2013, p 8) a révélé que maximiser les précieuses matinées peut permettre aux personnes d’utiliser les matinées à bon escient, en pratiquant des rituels axés sur le travail et sur le plaisir, les mèneront à une vie plus heureuse et plus productive et donc accroitre la santé mentale positive.

Participer à des activités journalières à temps plein nécessite avant tout de cultiver des expériences dites optimales (avec monopolisation momentanée de l’attention, faire preuve d’une attitude proactive, concevoir des défis conduisant au dépassement de soi puis créer un état de flow), s’efforcer de placer son expérience matinale psychologique, mettre en pratique ses atouts, ses forces  d’une manière innovante, plus polyvalente en respectant ses valeurs existentielles, ne peut être que bénéfique pour plus d’émotions positives. Quant à trouver encore un sens à sa vie, il est conseillé d’être plus positif au niveau de pensée de croyance et de prévision et accorder une attention bien particulière aux autres en leur apportant de l’aide, de l’amour et de la bienveillance (Seligman et al., 2006)[24].

4. Les rituels les plus efficaces

La plupart des études psychologiques citées dans les paragraphes ci-dessus confirme que se lever si tôt est plus bénéfique que se tarder, car être matinal signifie faire durer plus ce temps si agréable et réjouissant, le secret est juste de se lever une demi-heure plus tôt (et donc se coucher plus tôt) et pratiquer certains rituels qui vont changer la vie de chaque individu. En effet, une dizaine de rituels sont inscrits par les spécialistes, mais nous allons nous limiter aux plus signifiants et qui se répercutent positivement sur la santé mentale, la performance et le succès des personnes surtout celles qui exercent une activité. Il n’existe pas de rituel efficace en général. Chaque personne va choisir les rituels qui ont le plus de sens et de représentation positive et facile à pratiquer afin d’avoir des résultats excellents. Selon le magazine Forbes, les leaders classés parmi les 100 personnes riches du monde (MacKenzie Scott origine de fortune Amazone numéro 1), suivent certains rituels matinaux tels que :

  • Se lever tôt ;
  • Visualiser une journée positive;
  • Pratiquer les rituels religieux, la pleine conscience, (méditation/mindfulness), le yoga;
  • Faire de l’exercice physique;
  • Prendre un petit-déjeuner énergétique ;
  • Planifier l’agenda et lire les e-mails;
  • Débuter par l’élément le plus important de l’agenda en premier;
  • Passer des moments agréables avec la famille;
  • Etc.

Conclusion

Enfin, Le rituel est devenu un phénomène difficile à cerner car il est omniprésent dans plusieurs disciplines telles que l’anthropologie, la sociologie, la psychologie, etc. Cette discipline considère ce concept comme un phare dans ces recherches concernant les sociétés primitives. Quant à la sociologie, elle s’est investie de faire paraitre sa présence dans les sociétés modernes. Or la psychologie l’a considérée comme un symptôme répétitif (Picard, 2002)[25].Cependant, la plupart des chercheurs, quelles que soient leurs disciplines, ont essayé de conceptualiser le rituel selon leurs points de vue, ce qui rend sa définition très difficile.

Concernant la santé mentale qui inclut des aspects liés au bien-être, la joie de vivre, l’optimisme, la confiance en soi, la capacité relationnelle et la régulation émotionnelle, il ne s’agit pas d’un état figé mais d’une recherche constante d’équilibre entre contraintes et ressources. En outre, malgré la complexité de définir le rituel, il reste un concept phare qui permet à l’individu de se trouver face à soi, de détecter un repère de sens, et de construire une identité forte capable de mener l’individu vers le succès soit au niveau personnel ou professionnel. Malgré le manque de recherches sur l’existence d’une corrélation positive entre les rituels et la santé mentale positive, les quelques études citées dans cet article, qui associent le réveil matinal à la pratique de certains comportements positifs ont montré, d’une manière indirecte, que les personnes « lève tôt » ont une santé mentale plus florissante. Mettre en place un rituel du matin diminue la dépression et augmente les émotions positives. En guise de conclusion, se lever tôt et pratiquer certains rituels significatifs, c’est comme une petite mise en scène de soi dans un univers réjouissant, ni pour se motiver, ni pour se préparer, juste pour savourer, profiter, faire des courts instants spéciaux pour soi, visualiser l’agenda, lire les e-mails; le matin un temps de vie à part entière, un temps pour être heureux et sortir du monde stressé vers un monde épanoui, un monde ressourçant, un monde de passage des contraintes vers le monde du succès.

Références bibliographiques

[1] Goffman, E. (1973), La mise en scène de la vie quotidienne. Les relations en public, Paris, les éditions de Minuit, p. 73.

[2] Picard, D. (2016). Rites, rituels. Dans : Jacqueline Barus-Michel éd., Vocabulaire de psychosociologie : Références et positions, p. 260-266. https://doi.org/10.3917/eres.barus.2016.01.0260:

[3] Maisonneuve, J. (1999). Qu’est-ce qu’un rituel ? Sens et problématique. Dans : Jean Maisonneuve éd., Les conduites rituelles. Presses Universitaires de France., p. 6-23.

[4] Fellous, M (2001). À la recherche de nouveaux rites : Rites de passage et modernité avancée, L’Harmattan, col. Logiques sociales, p. 16-31.

[5] Organisation Mondale pour la Santé. – Atlas: Mental health resources in the world, Genève, World health organization, department of mental health and substance dependence, 2001.

[6] Valette J-C. (2005). La prévention du risque organisationnel psychosocial par l’écoute compréhensive du travail, www.comprendre-agir.org.

[7]Keyes (Corey L. M.), Lopez (Shane L.). – Toward a science of mental health: Positive directions in diagnosis and interventions, dans Snyder (C. R.), Lopez (S. J.), Handbook of Positive Psychology, New York, Oxford university press, 2002, p. 45-59.

[8] Seligman. M. E. (2008). Positive health, Applied psychology: An international review, 57, 2008, p. 3-18.

[9]Magen, Z. (1985). Cross-cultural personality correlates of intensity and content category of positive experiences. Journal of Personality and Social Psychology, 49(6), 1631–1642. https://doi.org/10.1037/0022-3514.49.6.1631

[10]Westerhof.G.J et KeyesC.L.M (2010) .Mental illness and mental health: The two continua model across the lifespan, Journal of Adult Development, 17, 2, 2010, p. 110- 119.

[11]Kovess-Masféty, V. (2010). Nos maladies mentales sont-elles universelles ? Les Grands Dossiers des Sciences Humaines, 20, 4-4. https://doi.org/10.3917/gdsh.020.0004

[12]Coles, R. (1973). Review of Blackberry winter: My earlier years [Review of the book Blackberry winter: My earlier years, by M. Mead]. American Journal of Orthopsychiatry, 43(3), 474–476. https://doi.org/10.1037/h0097680.

[13]Solomon, D;Fan, R &Lo,P.C . (2012). Ritual and the Moral Life: Reclaiming the Tradition, Editor‏: ‎ Springer, p 97-98.

[14]Cyrulnik, Boris (2013). Interview avec magazine LACROIX

https://www.la-croix.com/Famille/Parents-Enfants/Dossiers/Boris-Cyrulnik-Le-rituel-aide-a-la-construction-de-l-identite-2013-10-08-1036402.

[15]Bajoit, G. (2013). 6 – L’identité personnelle. Dans : Bajoit,G., L’individu sujet de lui-même: Vers une socio-analyse de la relation sociale .Paris: Armand Colin. p. 211-234.

[16]Jeffrey. D &Roberge, M.M. (2018). Rites et identités, Sociologie au coin de la rue; Presses de L’université Laval Editeur Hermann, p 24 -25.

[17]Biss, R & Hasher, L. (2012). Happy as a Lark: Morning-Type Younger and Older Adults Are Higher in Positive Affect. Emotion (Washington, D.C.). 12. 437-41. 10.1037/a0027071.

[18]May CP, Hasher L. (1998). Synchrony effects in inhibitory control over thought and action. Journal of

Experimental Psychology: Human Perception and Performance.; 24: p363–379.10.1037/0096-1523.24.2.363.

[19]Mecacci L, Zani A, Rocchetti G, Lucioli R. (1986). The relationships between morningness-eveningness,

ageing and personality. Personality and Individual Differences.; 7:p 911–913.10.1016/0191-8869(86)90094-2.

[20]University of Colorado at Boulder. (2018). Early birds less prone to depression: largest study yet links chronotype to mental health. ScienceDaily. www.sciencedaily.com/releases/2018/06/180614212658.htm

[21]Vetter, C; Chang, S. C; Devore, E. E; Rohrer, R; Okereke O. I. &. Schernhammer E. S.  (2018) Prospective study of chronotype and incident depression among middle- and older-aged women in the nurses’ Health Study II. Journal of Psychiatric Research, DOI: 10.1016/j.jpsychires.2018.05.022

[22]Jones, S.E., Lane, J.M., Wood, A.R. et al. (2019). Genome-wide association analyses of chronotype in 697,828 individuals provides insights into circadian rhythms. Nat Commun 10, 343 https://doi.org/10.1038/s41467-018-08259-7.

[23]Vanderkam,L. (2013). What the Most Successful People Do Before Breakfast: How to Achieve More at Work and at Home. Edition Broché Édition en Anglais., p 1-25.

[24]Seligman, M. E. P., Rashid, T., & Parks, A. C. (2006). Positive psychotherapy. American Psychologist, 61(8), 774–788. https://doi.org/10.1037/0003-066X.61.8.774

[25]Picard,D.(2002). Rites, rituels. Dans : Jacqueline Barus-Michel éd., Vocabulaire de psychosociologie Toulouse : Érès .p. 251-257.

- Souad BOUZIANI et Elmostapha SAALITI

Souad BOUZIANI, PhD Student. Département de Psychologie, Université Mohamed V, Rabat. Elmostapha SAALITI, Professeur en Psychologie Sociale à l'Université Cadi Ayyad, Marrakech

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